Point sur le label BBC Rénovation,

le dispositif MaPrimeRénov’ et l’aide MaPrimeAdapt’

Au niveau mondial, si l’accord final de la COP 28 pointe, de façon inédite, la responsabilité des énergies fossiles, les avancées notamment en termes de financement de l’action climatique apparaissent encore bien faibles face à l’objectif fixé en 2015, lors de l’accord de Paris, de limiter l’élévation de la température à 1,5 C°.

Le compromit final trouvé est l’objet d’interprétations divergentes laissant tout un chacun y voir le signal envoyé au monde sur la fin de l’ère des énergies fossiles ou l’absence coupable d’un vocabulaire contraignant. Son efficacité se mesurera donc sur la manière dont les compagnies pétrogazières vont aligner leur stratégie avec ce qui est prévu dans l’accord. Rendez-vous est donc pris pour la COP 29 qui devra alors impérativement finaliser l’ordonnancement de la finance climatique dans sa globalité.

Au niveau national, c’est dans un contexte morose que va s’achever l’année 2023 pour le secteur de la construction.

Courant novembre Pascal Boulanger, président de la Fédération des Promoteurs Immobiliers, parlait d’une « situation catastrophique » pour décrire l’état du logement en France au 3e trimestre 2023.

Courant décembre, en introduction de sa conférence de presse conjoncturelle le président de la FFB Olivier Salleron, estime pour sa part que « la catastrophe annoncée est bien là et va entraîner le reste du bâtiment dans la récession » . Il appelle dont tous les responsables politiques à enfin se réveiller !

Avec 286.000 mises en chantier attendues sur l’année, le marché retombe à ses plus bas historiques de 1992-1993 (275.000 unités).

Dans ce contexte, compte tenu des tendances des ventes et des autorisations de logements en 2023, la FFB estime que les mises en chantier reculeront encore de 16 % en 2024, alors que les permis perdront 12 %. S’en suivra une chute d’activité de 21 % en volume.

Plus concrètement, en cette fin d’année Athermys revient sur :

l’arrêté du 3 octobre mettant à jour les conditions d’attribution des deux niveaux du label « haute performance énergétique rénovation » et complète sa note d’information en vous présentant les règles techniques du nouveau label BBC Effinergie Rénovation qui viennent en complément des exigences de l’arrêté cité.

le dispositif MaPrimeRénov’ qui va connaître en 2024 des évolutions majeures avec un recentrage sur les rénovations globales, la lutte contre les passoires thermiques et les chaudières à énergies fossiles.

– la création de l’aide MaPrimeAdapt’ destinée à adapter les logements au vieillissement et au handicap.

L’ensemble des membres du réseau Athermys présente à chacune et chacun de vous ses meilleurs vœux au seuil de cette nouvelle année que nous espérons profitable pour édifier un secteur du bâtiment et de l’immobilier plus durable et à même d’accroître la décarbonation de sa chaîne de valeur.

Joyeuses fêtes et bonne lecture.

Le point sur le label BBC Rénovation

Prévu à l’article R.171-7 du code la construction et de l’habitation depuis le 1er juillet 2021, l’arrêté du 3 octobre 2023 définit enfin les conditions d’attribution du label haute performance énergétique rénovation [BBC rénovation] à un bâtiment existant.

Cet arrêté concerne à la fois les logements à usage d’habitation et le tertiaire.

Il s’applique aux demandes de labellisation qui interviennent à compter du 1er janvier 2024.

Les exigences de l’article du 3 octobre

1/Concernant les logements à usage d’habitation

Le label BBC rénovation comporte deux niveaux :

  • Le niveau « bâtiment basse consommation rénovation résidentiel, BBC rénovation résidentiel 2024 »,
  • Le niveau « bâtiment basse consommation énergétique rénovation résidentiel – première étape, BBC rénovation 2024 – première étape ».

Les consommations sont calculées selon la méthode du DPE datant de 2021.

Le premier niveau vise à atteindre la classe A ou B au sens du DPE après rénovation. Il comporte une série d’obligations et deux interdictions.

Les obligations sont :

  • L’étude des postes de travaux de rénovation énergétique suivants :
    • l’isolation des murs,
    • l’isolation des planchers bas,
    • l’isolation de la toiture,
    • le remplacement des menuiseries extérieures,
    • la ventilation,
    • la production de chauffage et d’eau chaude sanitaire,
    • la production de froid ainsi que le traitement des interfaces associées.
  • L’installation de protections solaires extérieures sur les baies vitrées des pièces de vie et des locaux à sommeil, si aucune protection solaire extérieures n’est déjà installée, plus une performance minimale des baies vitrées. L’arrêté demande des protections solaires extérieures et n’offre pas la possibilité d’installer des protections solaires intérieures,
  • Des valeurs maximales de déperditions thermiques par transmission à travers les parois et les baies d’un bâtiment (Cf. article 3 de l’arrêté).
  • Une valeur maximale de perméabilité à l’air de l’enveloppe sous 4 Pa, Q4Pa-surf inférieure ou égale à 1,20 m3/(h.m2) de parois déperditives, hors plancher bas.
  • Une ventilation générale et permanente est assurée dans chaque logement. Toutes les pièces du logement doivent être ventilées et le système doit être conçu pour que de l’air entre ou sorte du logement dans toutes les pièces de vie et sorte du logement dans toutes les pièces humides.

Par ailleurs, il est interdit :

  • D’installer un nouveau système de chauffage qui inclut un ou plusieurs équipements pour lesquels le niveau d’émission de gaz à effet de serre de chacun est supérieur à 150 gCO2eq/kWh PCI et dont le taux de couverture est supérieur à 30 %. Ce qui revient à exclure tous les systèmes de chauffage à énergie fossiles.
  • De conserver un système de chauffage, un système de production d’eau chaude sanitaire ou un système de chauffage et de production d’eau chaude sanitaire, dont les émissions de gaz à effet de serre sont supérieures à 300 gCO2éq/kWh PCI, y compris si ce système est destiné à se trouver intégré à un système hybride à l’issue du programme de travaux envisagé.

Le second niveau, ouvre la voie à des rénovations par étapes

La première étape définie dans l’arrêté, doit permettre d’atteindre à minima la classe C au sens du DPE.

Il impose alors de respecter les exigences suivantes :

  • Planifier les travaux dans le temps, en trois étapes au maximum. Les travaux de rénovation doivent être programmés dans un audit énergétique, réalisé par un auditeur qualifié, dans le cadre d’un parcours cohérent de rénovation par étapes, ainsi que l’étude des interfaces à chaque étape de travaux.
  • La première étape doit inclure des travaux portant sur les systèmes de ventilation, et sur deux postes de travaux traitant l’enveloppe du bâtiment parmi les postes suivants : l’isolation des murs, l’isolation des planchers bas, l’isolation de la toiture et le remplacement des menuiseries extérieures. Le traitement d’un poste correspond au traitement de l’intégralité du poste concerné. L’arrêté liste la résistance thermique minimale des matériaux isolants utilisables, ainsi que les performances minimales des menuiseries.
  • Réalisation d’un test d’étanchéité, après la première étape dans le but de repérer les principales fuites qu’il conviendra de traiter avant ou pendant la prochaine étape de travaux.

Pour ce niveau atteint par étape, l’arrêté pose également une interdiction :

  • aucun nouveau système de chauffage qui inclut un ou plusieurs équipements pour lesquels le niveau d’émissions de gaz à effet de serre de chacun est supérieur à 150 gCO2eq/kWh PCI et dont le taux de couverture est supérieur à 30 %.

2/ Concernant les bâtiments à usage autre qu’habitation

Le label dit « bâtiment basse consommation rénovation tertiaire, BBC rénovation tertiaire », ne comporte qu’un seul niveau.

Deux conditions s’avèrent nécessaire pour l’obtenir :

  • La consommation conventionnelle d’énergie primaire du bâtiment pour le chauffage, le refroidissement, la production d’eau chaude sanitaire, l’éclairage, et les auxiliaires de chauffage, de refroidissement, d’eau chaude sanitaire et de ventilation, calculé selon l’arrêté du 13 juin 2008 (celui qui a défini la méthode RTx), est inférieure de 40 % à la consommation conventionnelle de référence définie par la même méthode RTx,
  • La température intérieure conventionnelle atteinte en été du bâtiment respecte les exigences de l’article 12 de l’arrêté du 13 juin 2008 (en gros ≤ 26°C).

IMPORTANT

Dans tous cas, pour le logement comme pour le tertiaire, le label est calculé par un BE indépendant et certifié.