La rénovation énergétique dans le flou et le neuf en chute libre.

Réactions du Gouvernement.

En ce début d’année, difficile pour les acteurs de la filière du bâtiment d’afficher le moindre optimisme tant les mauvaises nouvelles s’accumulent. Heureusement, le Gouvernement semble enfin prendre la mesure de l’ampleur du phénomène et entendre des demandes réitérées des acteurs du secteur.

La rénovation énergétique devrait être le chantier majeur des trente prochaines années. L’urgence environnementale l’impose. C’est inscrit en gras dans les rapports des nombreux experts comme le Haut Conseil pour le climat, le Secrétariat général de la planification écologique, l’Agence de la transition énergétique. Le secteur de la construction reste l’un des grands émetteurs de gaz à effet de serre. Mieux isoler le bâti réduirait considérablement les dépenses énergétiques. Le mouvement doit donc être massif.

Rénovation : des chantiers pour l’heure incertains

Alors que le secteur du neuf est touché par une crise sans précédent depuis 2000, les entreprises et les industriels misent beaucoup sur la rénovation pour maintenir l’activité.

Hors, pour l’heure les courbes ne vont pas dans le bon sens. Pire, elles chutent fortement.

Trois indicateurs révélateurs du malaise : Celui des rénovations énergétiques, celui du marché de la PAC et celui des demandes d’aide MaPrime Rénov’.

  • L’Agence national de l’habitat comptabilise 569.245 rénovations énergétiques pour 2023 (dont 71.613 d’ampleur). C’est 100.000 de moins qu’en 2022 (670.000).
  • Selon Uniclima (organisation patronale des industries thermiques, aérauliques et frigorifiques) il s’est écoulé en France 306.000 PAC en 2023 contre 355.000 en 2022. Soit une baisse de 14 % alors que le gouvernement met en avant ce mode de chauffage bas carbone fonctionnant à l’électricité pour remplacer les vieilles chaudières au fuel et au gaz et qu’Emmanuel Macron veut produire 1 million de pompes à chaleur sur le territoire national d’ici à 2027 alors même que les sites opérationnels de productions tournent déjà au ralenti.
  • Enfin, selon le journal les Echos du 6 mars, le dispositif phare d’aide à la rénovation énergétique des logements MaPrimeRénov’ enregistre une chute de 40 % en janvier et février par rapport à la même période de l’année dernière. Dénoncées notamment par la CAPEB et la FFB depuis plusieurs mois, la complexité du parcours d’aides et l’inconsistance du gouvernement, n’y sont sans pas étrangères. En outre, l’enveloppe consacrée à MaPrimeRénov’ a été rabotée de 1 milliard d’euros et l’objectif de rénovations énergétiques globales du gouvernement revu à la baisse passant de 200.000 à 140.000 pour 2024.